Élise, Vincent et Benjamin sur le terrain.
En février dernier, Élise & Vincent, botanistes phytosociologues du Conservatoire Botanique National de Brest, sont venus bénévolement former notre équipe pour la 2e année consécutive. Leur expertise et leur générosité ont permis à nos botanistes de renforcer leurs compétences dans ce domaine clé pour la compréhension des habitats naturels.
Vous ne savez pas ce qu’est la phytosociologie ? On vous en dit plus dans l’interview qu’ils nous ont accordée !
En quelques mots, qu’est-ce que la phytosociologie ?
La phytosociologie est la science qui étudie les associations végétales ou comment s’associent les plantes dans la nature, sous l’effet des conditions du milieu (sol, climat, etc.). Elle permet de décrire, de classer et de comprendre la répartition, l’origine et l’évolution de la végétation. Elle se base sur la réalisation de relevés phytosociologiques qui consistent en des listes complètes de toutes les plantes présentes sur de petites surfaces recontextualisées dans leur environnement.
Comment la phytosociologie permet-elle d’améliorer nos connaissances sur la flore et les habitats naturels ?
La végétation est un excellent témoin de la présence des habitats naturels. Conditionnée par les conditions écologiques locales, elle synthétise bien les caractéristiques de climat, de sol, etc. mais aussi l’effet des activités humaines. La phytosociologie, en s’intéressant aux cortèges associés à certaines espèces végétales rares, peut également améliorer la connaissance de l’habitat dans lequel se développe ces espèces.
En quoi ces relevés peuvent-ils aider à la conservation et la gestion des milieux naturels en Martinique ?
La phytosociologie peut permettre d’appréhender les préférences écologiques d’espèces végétales rares pour mieux les conserver et restaurer leur habitat lorsqu’il n’existe plus. Elle peut aussi permettre d’expliquer la répartition des habitats naturels, leurs liens et leurs positions dans le paysage pour mieux les protéger.
Quelles seraient les prochaines étapes pour approfondir cette démarche ?
Il est important de connaître la diversité des communautés végétales présentes sur l’île et de les classifier pour pouvoir mieux les connaître, identifier les enjeux de conservation, suivre leur évolution, notamment face aux changements globaux.
Pour y parvenir, il est d’abord nécessaire de poursuivre les inventaires de terrain afin de disposer d’un nombre de relevés suffisant à l’établissement d’une typologie de l’ensemble des milieux présents en Martinique.
Ensuite, cartographier ces communautés végétales, au moins sur les espaces naturels protégés, pourrait permettre de mieux axer les actions de conservation.
Élise, Vincent et Benjamin en train de faire un relevé phytosociologique.
Remerciements
Nous remercions chaleureusement Élise et Vincent de nous avoir accordé de leur temps afin de contribuer à la montée en compétences de l’équipe du Conservatoire Botanique National de Martinique.
Crédits photos: Élise et Vincent, AT/CBNMQ et FG/CBNMQ.